Il y a bien sûr l’iconique Angélique Kidjo, mais pas que ! La musique est une composante essentielle de l’identité culturelle du Bénin. Expression de l’ère du temps mais aussi profondément liée aux traditions, la musique locale exprime l’âme Béninoise et les réalités de la vie locale.
Petit par sa taille et son économie mais grand par sa diversité culturelle et artistique. Le rayonnement culturel à l’échelle internationale est indéniable et ce par différents genres musicaux pratiqués dans le pays.
Les styles de musique béninoise sont variés entre la musique traditionnelle, celle moderne et une troisième qu’on pourrait qualifier de traditionnelle d’inspiration moderne.
Les différents types musicaux du Bénin
Le Bénin dispose deux différents types de musique qui sont traditionnel et moderne. Ces types de musique comportent aussi des variations à l’interne.
La musique traditionnelle
La musique traditionnelle béninoise est le véhicule de nos rythmes et traditions ancestraux. Le Bénin est un pays historiquement vodoun, du nord au sud. Chaque région a donc ses rythmes et danses ancestraux.
En effet, du nord au sud en passant par le centre Bénin, plusieurs genres musicaux identifient chaque ethnie présente dans chaque région. Ainsi au sud Bénin dominé par les Fon et les Yoruba, nous avons pour les premiers, le Zinli du Zinli, d’Akinta et Akohoun, Tchinkoumè, Toba, Agbotchébou, Kpanouhoun et chez les seconds du Akpala, du fudji, du Bolojo et du éwé.
Les Fon et les Yoruba s’inspirent particulièrement des rythmes traditionnels.
Zoom sur le style de musique « Zinli »
Le Zinli est un style musical originaire d’Abomey du Roi Béhanzin. Son plus grand précurseur a été le légendaire Yédénou Adjaoui qui a émergé dans les années 1960 comme d’autres musiciens traditionnels juste après les indépendances. Avec sa voix particulière et captivante, il a eu le mérite d’insérer à ce style musical la narration. Avant sa mort en 1995, il a laissé plusieurs chansons classiques dont « Avidjè agban mè » qui continue de faire danser ses inconditionnels fans.
Après la mort d’Adjaoui, le style musical Zinli continue de faire son chemin avec la relève assurée par son ancien élève Dossou Letriki et le baobab Alèkpéhanhoun.
En effet, Dossou Letriki de son vrai nom Migbogohin DOSSOU a fait ses débuts aux côtés du patriarche Yédénou Adjaoui et a hérité avec sagesse son style musical. Il a ensuite enregistré plusieurs disques dont, le plus célèbre, celui de 1984 dans lequel il a composé des mélodies en hommage aux danses traditionnelles des revenants (Egoun-goun).
Egalement, le Baobab vivant Alékpéhanhou, originaire du sud Bénin a un parcours élogieux avec plus de 40 albums à son actif. Il continue de d’en sortir à ce jour et est considéré comme un parolier des temps modernes. De part son statut, on peut dire qu’il a une place importante dans la société et que ses orientations sociales et politiques sont très suivies par ses admirateurs. Alékpéhanhou a battu au Bénin le record de vente toute catégorie musicale confondue. Il est aussi adulé par plusieurs artistes modernes qui n’hésitent pas à collaborer avec lui, même sur des morceaux hip hop.
L’apport socio-économique
Sur le plan social, la musique traditionnelle a un rôle qui dépasse le divertissement. Les messages véhiculés sont des histoires et des conseils qui enseignent sur la vie.
Sur le plan économique, la musique traditionnelle béninoise, bien que méconnue à l’international est celle qui se vend le plus au sein du pays. Malgré une relative mauvaise organisation de la filière, certains artistes comme Alèkpéhanhoun et Moufalilou Adjao ont vendu des dizaines d’albums. Le patriarche Sagbohan Danialou a su se faire une grande place dans la vie socio-économique du pays.
Certains artistes plus récents ont su apporter une touche de modernité à la musique traditionnelle. c’est le cas par exemple de Stan Tohan, le roi du Tchink système décédé en février 2019 et de la Diva Angélique Kidjo, qui a reçu 4 Grammy Awards (le dernier a été reçcu tout récemment en janvier 2020) ! Parmi les « tradi-modernes » nous avons aussi la jeune génération composée et ses pépites comme Zeynab, Pélagie la vibreuse et Vi-Phint qui ont su adapter le style musical traditionnel à la modernité. Il y a également une nouvelle génération de Beat maker qui font du « tradi-moderne » à écouter comme le percussionniste et Beat maker Like Lion.
La musique traditionnelle béninoise continue d’écrire son histoire malgré les difficultés et le manque de soutien. Les artistes qui s’y collent s’investissent énormément pour révéler le Bénin, à travers ses traditions et cultures. L’Etat aurait sûrement un rôle plus grand à jouer et reconnaître un peu plus que la musique traditionnelle est la meilleure ambassadrice du pays et la soutenir enfin pour le rayonnement de la culture béninoise à l’extérieur.
La musique moderne
De nos jours la musique moderne est la musique la plus représentative du Bénin. Bien qu’elle ne porte pas forcément sur l’identité béninoise, elle est celle qui est la plus écoutée et celle qui actuellement s’exporte le plus.
Dans ce qu’on qualifierait de musique moderne béninoise, aujourd’hui on peut mettre le Hip Hop (rap et rnb), et des genres plus africains tels que le coupé décalé, l’afro pop, le zouk…..
Zoom sur la musique Hip Hop du Bénin
Le mouvement Hip-hop béninois est né à la fin des années 90 suite à la déferlante de cette musique aux Etats-Unis au début des années 1980. Les précurseurs de ce mouvement au Bénin ont été le groupe de rap en langue locale fon « Sakpata Boys », qui ont réussi à faire des tournées musicales un peu partout en Afrique et dans l’hexagone, et le lyriciste Ishaq. Ensuite est venue la vague de H20 qui faisait une sorte de « rap traditionnel » et a su convaincre du nord au sud ; ainsi que le mythique groupe Ardiess Posse qui a contribué à la détection des talents avec le festival HKH HipHop Kankpé.
Suite à ce concours, le Bénin a connu au début des années 2000, une génération dorée du Hiphop béninois avec une multitude de talents mais dominée par le label légendaire Cotonou City Crew composé des talentueux artistes béninois de Cotonou dont le groupe « Diamant noir ». Il y avait également les groupes de rap tels que Blazfem ou Reflex entendement pour ne citer que ceux-là. La cerise sur le gâteau est venue avec l’arrivée en 2008 de Mr Blaaz, de son vrai nom Lawal Assani Franck, qui a porté haut le rap béninois avec ses jeunes compères de l’époque.
La génération qui a suivi depuis 2012 n’a pas pu continuer le travail des « aînés » et s’est confondue dans la copie des musiques populaires du moment, dont les chansons ivoiriennes et nigérianes. Alors au Bénin aussi, comme un peu partout, on entend que « le rap c’était mieux avant » . C’est vrai que c’est l’éternel débat et pas qu’au Bénin ?. Mais beaucoup s’accordent sur le fait que le mouvement Hip-hop béninois vivait dans cette période ses plus beaux jours.
Apport socio-économique
Sur le plan social, les artistes ont un impact énorme sur leur public. Particulièrement pour les genres plus modernes, dont le public est plus jeune. Le messages véhiculés, le style de vie apparent, la façon de s’habiller et toutes les choses qui peuvent être observées dans les clips influencent largement l’audience. C’est pour cette raison qu’une veille régulière par des figures d’autorité est faite pour sanctionner les chansons qui invitent , selon elles, à la dégradation des mœurs et à la dépravation.
Sur le plan économique, la musique permet à plusieurs personnes intervenant dans la chaîne musicale de gagner leur vie. Du producteur jusqu’aux petits vendeurs des disques en passant par les artistes, les danseurs, les compositeurs et les DJ, tout le monde y trouve son compte de façon professionnelle. Une musique bien organisée contribue également au PIB de l’Etat : exportations, devises et une notoriété pour le pays avec toutes les retombées que cela peut avoir, sur les secteurs de la culture et du tourisme.
La musique moderne béninoise cependant s’exporte assez peu et se vend également difficilement au Bénin. Le secteur nécessite peut-être quelques réformes et une réorganisation par ses acteurs avec un appui de l’Etat. Parmi les problèmes qui pourraient être traités en priorité : les fonds d’aide à la culture (FNAC) qui n’arriveraient pas à bonne destination et seraient mal gérés ou l’absence de scènes pour les prestations des artistes.
Et vous quels artistes béninois, appréciez-vous particulièrement ?
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