Souvent cité pour la coexistence de toutes les religions au Bénin, le pays surprend, surtout que, quand on évoque le Bénin, on fait souvent référence au culte « vodoun », dont il est la source. Devenu République laïque depuis la Constitution du 11 décembre 1990, l’ex Dahomey est dès lors, un modèle de pays où cohabite pacifiquement toutes les religions. On dénombre trois grandes religions au Bénin : Le Christianisme, l’Islam et les cultes endogènes ou « vodoun » aussi écrit « vaudou ».
Les chrétiens, musulmans et les pratiquants des cultes endogènes, « vodoun », vivent dans une parfaite harmonie au quotidien, dans les marchés, les administrations, les entreprises, les universités et collèges. Il n’est d’ailleurs pas rare de croiser un couple mixte qui pratique différentes religions.
Retour sur les religions présentes au Bénin.
Les religions au Bénin : le berceau du Vodou
Le Bénin est un pays de l’Afrique de l’Ouest, qui est limité au nord par le Niger, à l’ouest par le géant anglophone nigérian, au nord-est par le Burkina-Faso et à l’est par le Togo. Indépendant depuis les années 1960, comme la majorité des pays africains, le Bénin, ex Dahomey fut perçu pendant longtemps comme le porte flambeau de la pratique des religions traditionnelles, notamment le « Vodou ».
Né, au 17ème siècle, du brassage des traditions et cultes des dieux Fon et Éwé (communautés entre le Bénin et le Togo d’aujourd’hui) d’une part et des divinités Yoruba d’autres part, le Vodou fut un levier important durant la création du royaume d’Abomey entre les 17ème et 18ème siècles. Outre la religion, le Vaudou de nos jours, au Bénin est à la fois une tradition, une philosophie, une langue, un état d’esprit, une musique, un art médicinal traditionnel, et des rites.
Dans les années 2000, le « Vaudou », mot Fon se prononçant « vodoun », était la première religion pratiquée au Bénin devant le Christianisme et l’Islam. En effet, selon les données issues du quatrième recensement général de la population et du Bénin (RGPH4), le Vaudou est passé de la première à la troisième place dans le rang des religions au Bénin derrière les deux cultes monothéistes, avec près de 11% de pratiquants sur toute l’étendue du territoire.
Il désigne l’ensemble des divinités invisibles créée par le Dieu suprême Mawu. Ce dernier, n’ayant pas un lien direct avec les humains, a créer plusieurs autres divinités servant de relais entre les créatures et l’invisible. En d’autres termes le vaudou est une dévotion aux esprits du monde invisible à travers des rites initiatiques et la vénération en plusieurs dieux. Par ailleurs le culte s’étend au culte des animaux et des ancêtres divinisés.
Au rang des dieux les plus importants du vaudouisme, nous avons :
Lègba : Intermédiaire des dieux, le dieu Lègba est l’un des plus importants dans le culte vaudou au Bénin. Il symbolise les croisements et la réflexion. Il forme d’ailleurs avec la divinité Fâ, l’esprit de la connaissance et de la pédagogie de la culture Vaudou. Ses temples sont présents dans le centre et le sud du Bénin.
Le dieu Ogou : Il est le dieu du fer, donc des forgerons et par analogie il est le protecteur des guerriers.
Sakpata : Ou encore dieu de la variole et de la terre, il symbolise la guérison (de la maladie) et l’abondance pour ses fidèles. On retrouve les temples du dieu Sakpata au sud du Bénin, surtout à Abomey, Ouidah et Porto-Novo.
Le Dan : En langue Fon, signifie le serpent python. Ce dernier est un animal sacré dont la chasse est strictement prohibée à Ouidah où son culte est très présent. Le dieu Dan aurait assisté à la création de l’Univers.
Hêviosso : Symbolise l’orage dont il est le dieu. Il est également le dieu de la foudre et de la fertilité. Ses temples sont présents dans l’Ouémé et le Mono.
Mami wata : Déesse des eaux, son culte est présent près des sources d’eaux. Elle symbolise la richesse.
Le Zangbeto : Divinité incarnant la protection nocturne (gardien de la nuit), le culte du Zangbeto est surtout présent à Porto-Novo.
Le Kuvito : En Fon, le Kuvito est le revenant. Le culte de l’ancêtre mort qui revient à la vie et protège la lignée familiale.
La divinité Damballa : Le dieu de la connaissance
Le vaudou occupe une place importante dans le culte religieux au Bénin. C’est d’ailleurs la raison pour laquelle l’ancien président Nicéphore Soglo, a instauré une journée, le 10 Janvier de chaque année, pour célébrer le culte vaudou sur toute l’étendue du territoire béninois. Une première sur le continent africain. La particularité du vaudou par rapport aux religions monothéistes réside également dans l’absence des concepts de l’enfer et du paradis.
Le Christianisme
La république du Bénin est un état laïque qui garantit la liberté du culte. Cette ligne est inscrite dans la constitution de 1990. Le concept du laïcisme, contrairement à son interprétation en France, est plus flexible dans les anciennes colonies françaises. Le Bénin ne déroge pas à l’exception. Ceci explique la croissance du christianisme même après l’indépendance en 1960. Aujourd’hui le christianisme compte plus de 6 millions de fidèles, ce qui en fait la communauté religieuse la plus importante au Bénin. Cependant ce chiffre est flatteur. En effet la communauté chrétienne au pays de Mathieu Kérékou n’est pas homogène. Car on rencontre les catholiques d’une part et les protestants d’autre part, avec une forte influence des Églises d’origines africaines.
Le catholicisme est très répandu au Bénin, particulièrement dans le sud du pays. Historiquement le colonialisme a joué un rôle prépondérant dans l’expansion du catholicisme, grâce aux nombreux missionnaires occidentaux imposée par les différents Papes. L’un des plus célèbres missionnaires est le Monseigneur Steinmetz, qui a vécu plus d’un demi-siècle au Dahomey d’alors. L’église catholique au Bénin a joué un rôle fondamental dans l’organisation et la réussite de la célèbre Conférence des Forces vives de la Nation en 1990. L’une des icônes de cette conférence fut Monseigneur Isidore De Souza.
Par ailleurs l’église catholique s’investit : dans l’éducation, à travers plusieurs écoles parmi les meilleurs du territoire telles que le Collège Catholique Notre-Dame des Apôtres, l’Université Catholique de l’Afrique de l’Ouest ; dans la lutte contre les inégalités sociales ; dans les crises politiques où elle intervient en tant que Médiateur, comme lors des élections législatives de 2019 ; etc.
L’autre moitié des chrétiens locaux, est composée de plusieurs courants tel que l’Église Protestante, de l’Église Catholique de Gbanamè, du Christianisme Céleste, qui est une église créée au Bénin et qui ne reconnait pas le baptême catholique, des églises évangéliques telles que L’Église de la Vie Profonde du Pasteur nigérian Kumuyi et l’Église de l’Assemblée de Dieu. La prolifération, ces dernières années des églises évangéliques aiguisent parfois les tensions intercommunautaires. La plus récente est la polémique créée par l’église de Parfaite Gbanamè. Cette dernière est citée dans une affaire controversée de mort d’une dizaine de fidèles.
L’Islam au Bénin
L’Islam est la religion en nette progression depuis les années 2000. Plusieurs études s’accordent sur le fait que le nombre de fidèles ne cesse de croître. Selon une récente enquête de l’Institut nationale de statistique (INSAE) le nombre de fidèles caracole à 27,7%. Chiffres confirmés par le RGPH qui évoque qu’environ 28% de la population sont musulmans. La partie nord du pays est la plus islamisée. A titre d’exemple, rien que dans le département de l’Alibori, on dénombre environ 81,3% de fidèles. Paradoxalement, le département du Couffo est islamisé avec à peine 0,9%. La progression de l’islam est parfois associée à un courant salafiste qui inquiète plus d’un.
Présent en masse dans le Sud-Est, l’Islam pratiqué au Bénin est majoritairement sunnite. Il existe cependant de petites communautés chiites originaires du Moyen-Orient et une infime communauté composé d’ahmadie.
L’origine de l’Islam au Bénin est pourtant récente. En effet, l’Islam au Bénin a moins de 200 ans. Elle proviendrait du géant de l’Ouest nigérian grâce notamment aux marchands nomades Songhaï Dendis.
Les mosquées sont présentes un peu partout sur le territoire surtout dans les grandes villes et communes. La plus grande mosquée du pays fut inaugurée en 2006, c’est la mosquée Al Mahdi.
Par ailleurs, on note que la ville de Djougou au nord du pays, est réputée pour être un giratoire des six routes qui mènent au Nigéria, au Togo, au Niger et au Burkina-Faso. Les récentes crises islamiques surtout au Burkina-Faso, au Niger et au Nigéria pourraient avoir un impact direct au Bénin.
D’où la multiplication des précautions du pouvoir central, pour prévenir le phénomène de l’extrémisme violent. Toujours cité comme étant le dernier rempart contre l’extrémisme religieux violent dans la sous-région, le Bénin jusqu’ici est épargné des affres de ce dernier. Enfin symbole d’une harmonie parfaite des religions, les Imams au Bénin participent à l’animation de la vie politique. Leur rôle de médiateur d’une paix inter-religieuse durable n’est plus à démontrer.
Le modèle béninois, ne privilégie aucune religion et la liberté des confessions religieuses est une garantie de la Constitution de 1990.
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