Le Tata Somba est un habitat particulier qui se trouvent uniquement dans la partie Nord-Ouest du Bénin. Patrimoine de l’UNESCO, car désormais en voie de disparition et véritable richesse historique datant de plusieurs siècles, les Tata Somba sont des châteaux forts ou des forteresses qui servaient à la fois de rempart, d’habitat et de grenier aux peuples Otammari ou encore Betammariba.
L’architecture de ces habitations est unique. Ce qui offre par la même occasion, une expérience touristique exceptionnelle. Retour sur un patrimoine traditionnel béninois qui est depuis plusieurs année la cible d’une curiosité des amateurs et professionnels du tourisme et même de l’écotourisme.
Situation géographique et historique
Situés au Nord-Ouest du Bénin, dans la partie frontalière à la République du Togo, les Tatas Somba sont dans le département de l’Atacora et longent la célèbre chaîne de montagnes du même nom. Dans cette région, les Tata Somba sont dispersées à travers Natitingou, Koussoukoingou, Boukombé, entre autres.
Encore appelés « Tatas », ces habitats représentent une fierté pour le Pays Somba. Historiquement, on ignore encore à quel moment précis de l’histoire ces bâtisses furent adoptées à l’unanimité dans le pays Somba.
Ce qu’on sait néanmoins, est qu’à une certaine époque, et ce bien avant la période coloniale, les régions dans l’actuelle République du Bénin, étaient organisés en Royautés, elles-mêmes divisées en clans, en tribus ou encore en villages. Durant cette période, les guerres entre les royaumes et les tribus, étaient légions.
Afin de se protéger des multiples attaques guerrières des royaumes voisins et aussi des pillages de brigands, provenant des chaînes montagneuses voisines, le Pays Somba, constitué des Otammaris et des Betammaribas, communément appelés « les Somba », s’est organisé en construisant des forteresses à étage surmontés de tourelles coiffées de paille et entourées de manguiers et baobabs, qui non seulement protégeaient les femmes et les enfants, une fois que les hommes étaient aux champs mais servaient également de greniers sûrs et sécurisés pour les récoltes.
Par ailleurs étant aussi éleveurs de bétails, les habitants des Tatas Somba sécurisaient leurs bétails en les faisant entrer dans les habitats, une fois la nuit arrivée, afin d’éviter les vols qui sévissent dans la région mais aussi les bêtes sauvages. Les Somba sont originaires du Nord du Togo et du Bénin. On les reconnaît grâce à leurs visages scarifiés légèrement.
Les Tata Somba : curiosités touristiques
Les Tatas Somba constituent une véritable source de curiosité pour les touristes et visiteurs. De nos jours, les Tatas servent à se protéger également des aléas climatiques tel que l’harmattan ou encore les brouillards de poussières qui proviennent des vents forts su Sahara.
De plus, outre leur attribut principal qui est l’habitat, les Tata Somba sont le témoignage vivant de l’histoire et la vitrine de la culture Somba. Un jeune béninois, Monsieur Yves Biaou, pense d’ailleurs créer un musée de culture des habitats Somba afin consolider de l’histoire et mieux la raconter.
Dormir dans un Tata
A Koussoukoingou, dans une zone difficilement accessible, il est possible de passer une expérience unique et inoubliable : passer une nuit dans un Tata. Fruit d’un projet de l’ONG « Eco Bénin », un hôtel à l’architecture inspirée des Tata est disponible pour les touristes et visiteurs.
Le peuple Somba
Les Somba désignent un peuple qui regroupe un ensemble de communautés à savoir : les Berba, les Natemba, les Otammari ou Betammariba, les Waaba et les Yendé, vivant essentiellement dans le nord-ouest du Bénin.
Les Betammariba localisés souvent dans les régions de Natitingou et de Boukombé sont organisés en clans. Ce sont les Bèsoribè, Bètaabè, Bètchaabè. Ils constituent une communauté qu'on retrouve aussi au nord-est Togo : « les Tamberma ».
Ces différentes communautés sont toutes « Somba » et ont leurs spécificités culturelles. Ainsi, les Waaba pratiquent l'excision et la circoncision des adultes alors que les autres ne le font pas. Les Bèsoribè, un des clans des Betammariba, pratiquent la circoncision des adultes.
Par ailleurs ce sont les Betammariba ou Otamari qui cultivent le fonio.
Architecture et différents types de Tata
Il existe plusieurs types de Tata.
Le Tata Somba
Différent des autres, sa particularité se trouve dans son architecture et il est reconnaissable à la présence d’un étage, d’un rez-de-chaussée et d’un niveau supérieur où l’on retrouve des habitations et des greniers à provisions.
L’étage permet de se protéger contre des fauves en même temps qu’il permet de voir venir l’ennemi et se préparer à l’affronter. Des cachettes y sont d'ailleurs aménagées, avec des orifices dans le mur pour les attaques. Un hall est aussi prévu pour la sécurité des animaux domestiques. Aussi bien les chambres que les greniers sont constitués de tourelles coniques coiffées de paille et reliées par un mur.
Une béninoise, Sandra Idossou, en visitant les lieux avec sa famille pour la première fois, sur une émission de la Radio France Internationale (RFI) affirme : « L’entrée des Tata Soma est si petite qu’il faut se baisser ou ramper pour les franchir. Ce qui nous a aussi marqué est le dispositif d'orifices pour l'aération et l'évacuation de l’air ».
Toutes les terrasses des Tatas Somba sont dallées... Au seuil de l'entrée, se trouve l’autel du « Serpent » tutélaire, symbole de l'âme des ancêtres. Une fois le seuil franchi, dans le hall on trouve des provisions, une meule à grains, des abris d’animaux domestiques et un autre autel.
Le Tata Natemba ou Tayèba
Tayèba désigne les habitants de Tayacou. Ceux-ci sont localisés en majorité à Tanguiéta. Le Tata Natemba est l’unique Tata dont la structure est entièrement dallée, toit compris. Une échelle permet d’accéder de l’extérieur du rez-de-chaussée à l’étage.
Le Tata des Betammariba
Le Tata Betammariba est constitué de trois chambres à l’étage et de sept greniers au-dessus chiffre qui tombé récemment à deux greniers. L’on y accède par une échelle qui forme un escalier et se termine par un V.
Ce Tata comprend trois terrasses et dispose, sur la partie supérieure du mur, d'orifices qui servent à décocher des flèches tout en étant à l’abri.
Le Tata des Bètchaabè
A la différence du Tata Betammariba, le Tata des Bètchaabè est dallé à l’étage et son échelle donne sur l’une des deux petites terrasses. Il faut également traverser la deuxième pour atteindre la plus grande terrasse. Un trou dans la dalle permet d’évacuer la fumée de la cuisine et les odeurs des animaux.
Le Tata Bèsoribè
Le Tata Bèsoribè est constitué d’une grande terrasse par laquelle on accède avec une échelle. A l’étage il y a trois chambres et quatre greniers disposés sur le pourtour.
Le Tata Berba
Sans étage, le Tata Berba est le seul qui ne réponde pas aux caractéristiques de construction du Tata Somba typique. L’échelle permet de franchir le mur d'enceinte de la cour intérieure, autour de laquelle sont disposés neuf cases et deux greniers. Les deux plus grandes cases sont situées au niveau de l’échelle et reliées par un mur.
Sources :
Wikipédia, RFI, massaia.fr
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